Le 12 décembre 2024, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a rendu un avis important recommandant la mise à jour des tableaux des maladies professionnelles. Cette révision inclurait une quarantaine de nouvelles pathologies, telles que des cancers, des troubles cardiovasculaires, des maladies psychiques et cognitives.
Cette initiative répond à une nécessité pressante : adapter la reconnaissance des maladies professionnelles à l’évolution des connaissances scientifiques et des conditions de travail modernes.
Maladies professionnelles : de quoi parle-t-on ?
Une maladie professionnelle est définie comme une pathologie liée à une exposition prolongée à un risque physique, chimique, ou biologique, sur le lieu de travail. Elle peut aussi être causée par des conditions de travail spécifiques.
Les maladies professionnelles sont répertoriées dans des tableaux annexés au Code de la sécurité sociale et au Code rural. Ces tableaux permettent une reconnaissance simplifiée si le salarié remplit toutes les conditions administratives :
Lorsque les conditions sont remplies, le salarié bénéficie d’une reconnaissance automatique. Cela ouvre des droits spécifiques, notamment :
Les limites des tableaux actuels
Malgré leur utilité, de nombreux tableaux sont devenus obsolètes, en raison des progrès scientifiques et médicaux. Cela entraîne une sous-reconnaissance de certaines maladies liées au travail, en particulier pour des pathologies émergentes ou multifactorielles.
Les recommandations de l’Anses
L’Anses propose une révision profonde pour inclure une quarantaine de maladies non répertoriées actuellement. Parmi elles :
Ces maladies présentent un lien avéré ou probable avec une exposition professionnelle, selon les travaux de l’Anses.
Trois axes de mise à jour des tableaux
Pourquoi cette révision est nécessaire ?
La mise à jour des tableaux répond à plusieurs enjeux :
Une réforme à suivre
La décision d’inclure ces nouvelles pathologies appartient désormais aux commissions compétentes et à l’État. La reconnaissance de ces maladies marquerait une avancée significative pour la santé des travailleurs et la justice sociale.