Le dernier Baromètre Retraites Odoxa pour Groupama, publié en octobre 2024, dévoile un paysage des préoccupations et des comportements des Français vis-à-vis de leur future retraite. Entre confiance partagée et préparation encore tardive, voici les principaux enseignements.
Une préparation financière qui progresse lentement
Si l’on constate une certaine évolution dans la prise de conscience, les chiffres montrent que beaucoup de Français commencent encore trop tardivement à se préparer. 45% des non-retraités affirment avoir déjà entamé des démarches pour leur retraite, qu’elles soient administratives, financières ou en termes de projet de vie. Parmi eux, 26% ont commencé à préparer leur retraite financièrement, ce qui représente une progression de 2 points en un an.
Pour ceux qui ont commencé à épargner, les options privilégiées restent les produits d’épargne-retraite : 51% ont mis en place un PER, un contrat d’assurance-vie ou épargnent par le biais de l’épargne salariale, 34% des non-retraités ont mis de l’argent de côté sur un livret ou un compte d’épargne et 26% ont investi dans l’immobilier pour devenir propriétaires de leur résidence principale.
Un effort financier croissant
La somme mensuelle consacrée à la retraite continue d’augmenter : les Français investissent en moyenne 255€ par mois pour leur retraite, soit une hausse de 21€ en un an. Cette progression accélérée reflète une prise de conscience liée aux réformes successives et à l’inquiétude grandissante concernant la suffisance des futures pensions.
Départ à la retraite : Une attente repoussée
L’âge de départ à la retraite s’est ancré dans les esprits. Avec la réforme, les Français anticipent désormais un départ autour de 64 ans, en moyenne comme en médiane. Ce recul d’un an depuis 2022 est un signe de l’acceptation progressive, bien que souvent résignée, de la nécessité de travailler plus longtemps.
Pourtant, 43% des Français estiment devoir continuer à travailler après 65 ans, une augmentation de 9 points en un an. Cette perspective plus tardive se reflète également dans une opposition toujours marquée à la réforme de l’âge légal de départ : 57% des Français s'y déclarent opposés, même si ce chiffre diminue année après année.
La défiance persiste malgré des progrès
Malgré une légère amélioration, le pessimisme demeure : 63% des non-retraités doutent que le système de retraite puisse un jour leur offrir une pension à la hauteur de leurs attentes. Bien que la confiance globale ait progressé de 6 points en un an, 56% des non-retraités restent majoritairement méfiants.
L’épargne individuelle : Une nécessité
La grande majorité des Français, soit 91%, reconnaissent l’utilité de constituer une épargne-retraite individuelle en complément de la pension publique. Cette prise de conscience ne fait pas débat, que l’on soit retraité ou non, et elle est renforcée par l’impact des réformes récentes. 33% des Français déclarent que la réforme les a incités à épargner ou à réviser leurs stratégies de placement, avec une proportion encore plus marquée chez les cadres (47%).
Le rôle des entreprises : Informer et soutenir
Enfin, le baromètre souligne le rôle crucial des entreprises dans l'accompagnement de leurs salariés. 80% des Français pensent que les entreprises devraient informer leurs employés sur la préparation de la retraite, et 68% estiment qu’en proposant des dispositifs d’épargne retraite, elles pourraient attirer et fidéliser leurs talents.
Conclusion
Face aux incertitudes et aux évolutions des réformes, les Français continuent d’adopter des stratégies variées pour assurer leur sécurité financière future. Si les efforts d’épargne augmentent, le chemin vers une préparation plus précoce et plus efficace reste à parcourir. Le défi pour l’avenir sera de concilier confiance dans le système public et initiatives personnelles pour sécuriser des revenus suffisants à la retraite.