Le décret n°2025-160, publié au Journal Officiel le 21 février 2025, vient officialiser la baisse du plafond du revenu d’activité pris en compte pour le calcul des indemnités journalières (IJ) versées par l’Assurance Maladie en cas d’arrêt de travail. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er avril 2025, impactera directement les salariés et les employeurs.
Conformément aux annonces faites dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, le plafond du revenu d’activité pris en compte pour le calcul des IJ est abaissé de 1,8 à 1,4 fois le SMIC.
Par conséquent, l’indemnité maximale journalière versée par la Sécurité sociale passera :
Selon le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), plus d’un salarié sur deux serait concerné par cette baisse, soit près de 13 millions de travailleurs.
Si cette mesure vise à réaliser une économie estimée à 800 millions d’euros pour l’Assurance Maladie, elle soulève de nombreuses critiques. Le CTIP, qui regroupe les institutions de prévoyance collective, dénonce une réforme qui ne répond pas à l’augmentation des arrêts de travail et qui transfère une nouvelle charge aux entreprises. En effet, les employeurs ont l’obligation de maintenir une partie du salaire de leurs collaborateurs en arrêt maladie sous certaines conditions (ancienneté d’un an minimum).
En conséquence, cette baisse des IJ pourrait se traduire par :
Face à cette réforme, plusieurs acteurs du monde du travail ont exprimé leur opposition :
Même la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, reconnaît que cette mesure, bien que nécessaire à court terme, n’est pas satisfaisante. Elle s’est engagée à réexaminer le système des IJ après le vote du budget, afin de trouver un meilleur équilibre entre responsabilité individuelle, solidarité nationale et engagement des entreprises.
Cette réforme risque de modifier les stratégies des employeurs en matière de protection sociale complémentaire. Face à la diminution des IJ versées par la Sécurité sociale, les entreprises pourraient être amenées à renforcer leurs dispositifs de prévoyance collective afin de garantir un niveau de protection suffisant à leurs salariés.
Du côté des salariés, cette baisse des indemnités journalières pourrait accentuer le renoncement aux arrêts maladie pour des raisons financières, au détriment de leur santé et de leur bien-être à long terme.
L’entrée en vigueur de cette réforme, prévue pour le 1er avril 2025, ainsi que ses impacts, seront donc à suivre de près.